Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alain Boussuge, historien par passion
Alain Boussuge, historien par passion
Publicité
Alain Boussuge, historien par passion
  • Le livre, Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871, d'Alain Boussuge, sort de l'oubli les victimes de la guerre oubliée. Il a réalisé deux sites consacrés au parcours de jeunes de 15 et 20 ans en 1939, à la déclaration de guerre.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Visiteurs
Depuis la création 986
17 mars 2022

Chapitre La paix dans la douleur

Le retour d’Allemagne des prisonniers de guerre

En six mois de guerre environ, 481 638 hommes ont été faits prisonniers. A titre de comparaison, pendant les cinquante-quatre mois de la Grande Guerre, les Allemands ont capturé 535 411 Français. Le rapprochement entre les deux conflits, traduit l’ampleur du désastre militaire français de 1870, 1871. Les historiens se penchent peu sur les prisonniers de guerre. Les chiffres avancés ne sont pas tous fiables en raison de la manière dont les unités, bousculées sur le champ de bataille, ont pu comptabiliser les pertes et les faire remonter vers le ministère de la Guerre. Le prisonnier fait l’objet d’a priori. A-t-il été est un mauvais soldat, un peureux ou un traître ? De nombreux témoignages ont fait état de fuites et débandades parfois inexplicables mais aussi des rapports de force défavorables aux soldats français, qui ont combattu jusqu’à l’extrême limite. Un grand nombre d’hommes de troupes et surtout les gardes mobiles, étaient peu formés et mal armés pour faire face aux soldats allemands. L’armée ennemie et les autorités prussiennes et allemandes ont été prises au dépourvu pour faire face à l’afflux de prisonniers. Dès le début de la guerre, en août 1870, les combats de Wissembourg et Woerth-Froeschwiller, coûtent à la France, 9 700 à 10 000 prisonniers. 17 000 sont capturés lors de la capitulation de Strasbourg le 28 septembre. Les capitulations de Sedan et Metz, envoient en Allemagne 246 000 hommes. Napoléon III, Mac Mahon, Bazaine, Canrobert, Le Bœuf, Frossard sont prisonniers. D’autres généraux et des officiers, ont été capturés. La détention en pays ennemi est encore très codifiée. Les officiers logent en ville, peuvent se déplacer, à condition de s’être engagés, en signant le revers, à ne pas s’évader pour reprendre le combat et rester neutres jusqu’à la fin de la guerre. Ils touchent un pécule. Les généraux Clinchant, Ducrot, Cambriels et Barral s’évaderont et reprendront un commandement. Les sous-officiers sont dans une sorte de semi-liberté. Les hommes de troupes sont entassés dans des casernes, des forteresses et des camps bâtis à la hâte, où les règles d’hygiène laissent à désirer tout comme l’alimentation. Certains sont obligés de travailler pour subvenir à leurs besoins. Les prisonniers sont répartis dans différentes régions d’Allemagne, les plus éloignés de la France se trouvent en Prusse orientale, en Silésie, le long de la mer Baltique. D’autres en Bavière et Rhénanie.

L’improvisation, le nombre d’hommes capturés et l’hiver rigoureux, caractérisent la captivité des Français. En raison de la masse de prisonniers, le traité préliminaire de paix et le traité de Francfort ont fait l’objet de négociations particulières pour régler la question. La France doit fournir des trains aux autorités allemandes pour organiser le rapatriement. Entre la conclusion de l’armistice et de la paix, les prisonniers sont libres de revenir par leurs propres moyens. Ce n’est pas le plus grand nombre qui rentre en France. Les officiers sont privilégiés pour le faire. Le retour des soldats demande la mise en œuvre de moyens de transport par les deux pays. Côté allemand, pour éviter le chassé-croisé du retour des troupes et le rapatriement des prisonniers français, Bismarck fait envoyer une partie de ces derniers dans les ports de Brême, Bremerhaven et Hambourg. Le gouvernement français a affrété des navires pour les rapatrier. 27 000 hommes débarqueront à Dunkerque, Le Havre, Cherbourg et Brest. Du matériel roulant va être utilisé pour transporter le plus grand nombre de prisonniers. Entre la fin du mois de mars et le 24 avril 1871, 270 000 soldats rentrent en France en convoi, 25 000 isolément. Les trains sont dirigés sur des gares de rapatriement : Charleville, Lunéville, Vesoul, Besançon. Les retours reprennent après la signature du traité de Francfort. Le 10 mai, 138 000 prisonniers de guerre se trouvent encore en Allemagne. Le rapatriement s’achève le 16 août. Restent prisonniers en Allemagne, les soldats classés droit commun en raison des actes qu’ils ont commis. Ils rentreront en France, plusieurs mois après.

Une fois revenus en France, les militaires seront démobilisés ou réaffectés dans leur régiment s’ils n’avaient pas terminé leur service militaire. Ces unités seront en partie utilisées pour réprimer la Commune de Paris.

On admet que 18 000 prisonniers sont morts en Allemagne.

 Voir la table des matières

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité