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Alain Boussuge, historien par passion
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Alain Boussuge, historien par passion
  • Le livre, Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871, d'Alain Boussuge, sort de l'oubli les victimes de la guerre oubliée. Il a réalisé deux sites consacrés au parcours de jeunes de 15 et 20 ans en 1939, à la déclaration de guerre.
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17 mars 2022

Chapitre Le gouvernement de la Défense nationale poursuit la guerre

L’entrevue de Ferrières, tentative d’armistice

Jules Favre, décide de contacter le chancelier Bismarck, pour discuter des conditions d’un armistice. Les deux hommes se rencontrent les 19 et 20 septembre à Ferrières, à l’est de Paris. D’un côté, l’avocat républicain, imprégné des vertus républicaines. Il est le tenant de la paix entre deux peuples qui devraient se rejoindre plutôt que s’affronter. Il croit à l’évolution des sociétés qui n’approuveraient plus les guerres d’annexion de territoires contre la volonté de leurs habitants. De l’autre, un chancelier, homme d’état accompli, qui s’appuie sur les lois de la guerre immuables. Le vainqueur doit se dédommager des sacrifices consentis, y compris par l’annexion de territoires, pour garantir sa sécurité, face à un pays vaincu, pouvant être désireux de revanche. Ces entretiens auront le mérite de connaître les intentions de la Prusse et ses alliés : se protéger de la France par un glacis de territoires constitués de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine et se faire dédommager financièrement pour compenser l’effort de guerre fait par son pays. Ces entretiens révèlent que les membres du gouvernement de la France n’avaient aucune vision sur l’issue de la guerre, croyant encore que la levée en masse des citoyens provoquera le choc psychologique nécessaire pour s’opposer à un envahisseur. Deux interlocuteurs au profil et au caractère différents se font face pour discuter d’un projet d’armistice. Jules Favre, se présente comme un homme de bonne volonté, idéaliste, n’ayant pas vraiment de plan pour aborder la discussion. Il passera à la postérité comme ayant été un amateur, n’ayant obtenu aucun résultat pour mettre un terme à la guerre. Bismarck, affiche sa fermeté, son réalisme, son inflexibilité dans le dialogue, au fur et à mesure des défaites françaises. Il est à peu près sûr que la France sera vaincue et qu’elle ne pourra pas s’opposer à son projet : l’Allemagne unifiée dans un empire, consacrant la puissance de la Prusse.

 Organiser la défense et reconstituer une armée

Imprégné de l’esprit de 1792, les gouvernants de la France se lancent dans une politique militaire basée sur le patriotisme de la population dont l’animation sera confiée aux nouveaux préfets républicains nommés par le gouvernement et à d’autres fonctionnaires, équivalents des représentants en mission de la Convention, pendant la Révolution française. Les départements doivent constituer des comités de défense qui prendront des mesures pour arrêter la marche de l’ennemi afin de préserver le département de l’invasion. Toutes les ressources matérielles et humaines locales seront mobilisées autour des gardes nationales mobiles et sédentaires. L’arrivée de civils sans compétences militaires particulières va être source d’opposition ou de conflit avec les officiers des subdivisions militaires. L’activisme de certains préfets et la demande d’élus patriotes, égoïstes ou paniqués, conduit à la démultiplication des comités de défense au niveau des arrondissements des départements. Si ces comités doivent mobiliser des hommes, organiser des systèmes de défense et fortifications, il leur faut également se préoccuper d’approvisionnements, d’équipements et d’armement. Peu ou prou, cette vision de la guerre, conduit au chacun pour soi sur son territoire, à la dispersion des moyens, avec des initiatives heureuses ou malheureuses, freinant l’organisation et la mise sur pied d’une nouvelle armée.
Faire lever le siège de Paris est l’obsession du gouvernement et de sa délégation de Tours, au détriment souvent des autres terrains opérationnels de la guerre.

 Il n’y a plus d’armée pour s’opposer à la progression allemande sur le territoire.

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