Chapitre Les forces en présence
Mobilisation, ordre de bataille et stratégie de l’armée de la Confédération
Fort de l’expérience de la guerre des duchés et de l’éviction de l’Autrice de l’Allemagne, le Grand état-major général, dirigé par von Moltke, a planifié la mobilisation de l’armée.
Le 15 juillet, dans la nuit l’ordre de mobilisation est transmis à tous les districts de la Landwehr, la réserve. Les hommes doivent rejoindre les chefs-lieux des districts entre le 19 et le 21. Ils sont alors mis en route vers les unités auxquelles ils sont affectés pour être mobilisés sur place. Les troupes de campagne, de remplacement et la réserve sont formées.
Les régiments sont prêts entre le 24 et le 29 juillet. L’infanterie et la cavalerie sont mobilisées les premières, suivent l’artillerie, le génie, le train et les autres services. S’il y a un décalage, il est compensé car toutes les unités connaissent depuis le temps de paix, leur rattachement aux divisions et corps d’armée.
Du 24 juillet au 8 août les troupes sont acheminées par chemin de fer vers leur lieu de concentration. Ce mode de transport est complétement intégré dans la mobilisation.
La Confédération peut donc rassembler plus de 500 000 hommes dès le début du conflit.
Le plan de campagne établi par von Moltke est mis en œuvre.
Trois armées sont constituées. Elles sont positionnées dans un triangle dont la base est la frontière avec la Lorraine et le nord de l’Alsace. Les deux côtés sont, à l’ouest, la vallée de la Moselle, à l’est, la vallée du Rhin.
La 1ère armée, commandée par le général Steinmetz, s’appuie sur la vallée de la Moselle, de Trèves à Sarrebruck, 72 000 hommes.
La 2ème armée, commandée par le prince Frédéric-Charles de Prusse, est située sur la rive gauche du Rhin autour de Mayence, 252 000 hommes
La 3ème armée, commandée par le prince Frédéric-Guillaume de Prusse, est placée dans la vallée du Rhin, autour de Landau, au nord de l’Alsace, 182 00 hommes. Une réserve composée de trois corps d’armée, deux divisions de cavalerie, une division d’infanterie et quatre de réservistes, était affectée à la défense des côtes nord, en cas d’attaque navale française.
Paris est l’objectif définitif à atteindre. L’exécution de ce plan repose sur l’organisation rigoureuse de la mobilisation et la concentration de l’armée. Le premier objectif est de rechercher la principale armée ennemie et de l’attaquer là où elle se trouvera. Pour y parvenir il est nécessaire de disposer de forces supérieures dès le début. Von Moltke n’en doute pas en raison de la coopération des états du sud de l’Allemagne. Le deuxième objectif est de séparer les forces françaises de leur communication avec Paris et de les refouler vers le Nord. Dès que les trois armées seraient constituées, l’offensive devait se dérouler à la fois dans la Sarre et le long de la Lauter, pour séparer les troupes d’Alsace du gros des forces françaises. Les Ière et IIème armées effectueraient alors un mouvement concentrique vers l’ouest afin d’acculer l’adversaire soit à la frontière belge, soit à la place de Metz.