Chapitre Aux origines de la guerre
Portrait de Napoléon III
Napoléon III est un homme de son époque. Il a un niveau de formation correct, il parle plusieurs langues, chose encore peu répandue, il a un esprit curieux. Il s’intéresse au commerce, l’industrie, les progrès techniques et scientifiques. Il est sensibilisé aux difficultés du peuple.
Il se dit socialiste en raison de son penchant saint – simonien qui selon lui, prolonge le bonapartisme. Il voyage en France pour se faire connaître et convaincre lors de l’élection présidentielle, puis lorsqu’il rétablira l’empire. Il fait une campagne électorale quasiment comme nous en connaissons aujourd’hui.
Il a des atouts pour diriger la France en pleine transformation économique et sociale, mais il est dominé par son admiration pour Napoléon 1er. Il se veut son continuateur pour imposer la France comme une puissance internationale. Il est convaincu de la primauté de l’Europe des peuples sur la primauté des états bâtis et étendus par des monarques, sans l’avis des peuples. Il a théorisé sa vision dans plusieurs écrits.
Il va se heurter à deux écueils.
L’absence d’une réelle majorité pour le soutenir dans les assemblées, même lorsque l’empire aura été libéralisé ; les ralliés sont des royalistes, des républicains modérés. Il sera très souvent dans un mouvement de bascule entre les conservateurs et les mouvances républicaines et progressistes, allant même à l’encontre de ses propres convictions. Comme il exerce le pouvoir seul pendant longtemps, les effets seront plus ou moins lourds de conséquences.
La maladie. Il a un gros calcul dans la vessie qui le fait souffrir énormément à certaines périodes. Les symptômes se manifestent à partir de 1853. Nous savons aujourd’hui que sa santé ne fera que se dégrader à partir de 1863. Il est sous l’emprise de douleurs et de « drogues » médicinales. On peut poser la question légitime de savoir s’il était toujours en état physique et psychologique pour prendre des décisions.
Ce sera le cas au moment de la guerre contre la Prusse.