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Alain Boussuge, historien par passion

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Alain Boussuge, historien par passion
  • Le livre, Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871, d'Alain Boussuge, sort de l'oubli les victimes de la guerre oubliée. Il a réalisé deux sites consacrés au parcours de jeunes de 15 et 20 ans en 1939, à la déclaration de guerre.
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19 avril 2023

Actualités

Séance de dédicace

Alain Boussuge dédicace le mercredi 10 mai 2023 à partir de 15h00 à la Médiathèque Pierre Perrault de Bourbon-Lancy son ouvrage Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871. Cette séance est inscrite au programme de la saison Culture, Art et Evènements 2022-2023, du Casino de Bourbon-Lancy, Vikings Casinos. 

Projet pour 2023

Il y a quelques années, un cousin, m'a communiqué deux cahiers d'écolier contenant les souvenirs de guerre d'Hippolyte Boussuge, mon oncle. Je les ai photographiés. Je les ai rendus à mon cousin. Je voulais " en faire quelque chose ". Pris par le livre que j'ai consacré à la guerre de 1870, j'avais mis de côté ces clichés et mon projet. Depuis le début de cette année, je m'y suis consacré. J'arrive au bout de mon travail d'assemblage de ces deux cahiers pour aboutir à un récit unique. Je souhaite faire publier les souvenirs d'un combattant de 1939-1940; ils sont peu nombreux. J'en livre, ci-après, le synopsis

Combat d'un Alpin,1939-1940, souvenirs d'Hippolyte Boussuge
par Alain Boussuge

Synopsis

Récit d'un combattant de 1939-1940 décrivant la période de la drôle de guerre, puis les combats violents durant quatre jours, au mois de juin 1940. Exode des civils, dispositif militaire, violence des combats, résistance héroïque, repli. L'auteur confiant dans l'armée, perd ses croyances dès les premiers engagements sérieux. Il est grièvement blessé et sera invalide. Rédigé en 1941, il donne son avis sur les raisons de la défaite.

La campagne de France 1939-40

La guerre des nerfs

La drôle de guerre. Le régiment d'Hippolyte Boussuge est une unité d'active, mobilisée dès la déclaration de guerre. Il surveille la frontière italienne puis la frontière allemande dans le nord de l'Alsace. Il insiste sur la camaraderie dans son unité. Il détaille l'organisation militaire, l'armement, les exercices. En janvier 1940, il est confronté à une première attaque allemande en Alsace. Il est fier d'appartenir à un régiment d'active et fait confiance à ses chefs. Il ne doute pas de la victoire prochaine de la France. Ses remarques et ses analyses nous indiquent qu'il déplore l'état de guerre.

La campagne de France

La bataille. Le régiment d'Hippolyte Boussuge est envoyé en mai 1940, dans l'Aisne pour faire front à l'invasion allemande. Débarquant sous les feux de l'ennemi, il est confronté au drame et aux misères de l'exode des civils. Il est positionné près du Chemin des Dames, dans la vallée de l'Ailette. Il fait vivre les journées des 5, 6, 7, 8 juin 1940, au cours desquelles les Allemands percent le front. Il décrit les combats, les espoirs, les doutes, le repli, la mort. Face à la violence et à la supériorité allemande, il ne croit plus à la victoire. Hippolyte Boussuge est grièvement blessé. Il décrit la manière dont il se voit mourir. Il doit la vie à deux camarades, mais sera amputé d'une jambe.

Le texte est précédé d'un avant-propos, d'une analyse des cahiers et d'un portrait d'Hippolyte Boussuge. Il est complété par la synthèse de la campagne des unités auxquelles il appartenait, à partir d'archives militaires. Deux présentations, d'une page, du parcours des frères d'Hippolyte Boussuge, aux aussi, mobilisés. Deux index des noms de personnes et de lieux.

 

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3 juin 2022

Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871 déposé au Mémorial Citoyen de Mâcon

Mâcon 

Un ouvrage sur la guerre de 1870 remis au Mémorial Citoyen

Auteur après 5 années de travail pour le livre  Le Canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871, Alain Boussuge était à Mâcon vendredi 20 mai afin de remettre un exemplaire au Mémorial citoyen.

Par Johan BOZON - Hier à 18:33 - Temps de lecture : 2 min

  |    |  Vu 37 fois

Le livre a été remis vendredi 20 mai au Mémorial citoyen de Mâcon.  Photo JSL /Johan BOZON

En Saône-et-Loire, les monuments aux morts dédiés à la guerre de 1870 se comptent sur les doigts des mains. L’un d’eux se trouve à Bourbon-Lancy ; une particularité qui a amené l’historien et géographe de formation Alain Boussuge, a orienté sa curiosité vers ce conflit oublié.

Après cinq ans de recherches, le Bourbonnais signe  Le Canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871, un ouvrage fleuve de 600 pages, préfacé par le maire de Bourbon Edith Gueugneau. Le livre retrace le parcours des hommes du canton mobilisés pour la guerre, autant de petites histoires qui font vivre la Grande.

« Il faut rendre hommage et justice à ces gens-là, à ceux qui ont perdu la vie », indique l’auteur. D’autant que peu des mobilisés de Saône-et-Loire ont été décorés.

Le tout remplacé dans le contexte global du conflit, ses causes, son déroulement, le positionnement stratégique de la Bourgogne…

 

20 mai 2022 Remise au Mémorial Citoyen de Mâcon

Un ouvrage de référence

Une richesse qui a interpellé le lieutenant-colonel Ronan Cottin, délégué militaire départemental. Lequel a estimé que cet « ouvrage de référence » avait toute sa place au Mémorial citoyen de Mâcon, qui rappelle la mémoire des guerres de 1870 à nos jours.

Par son entremise, Alain Boussuge et Edith Gueugneau étaient donc présents ce vendredi au château de Grand four pour remettre un exemplaire au fondateur du musée, Jean-Claude Bernardet. Il viendra enrichir la bibliothèque du Mémorial.

Société

Histoire

Le Journal de Saône et Loire, édition de Mâcon du dimanche 22 mai 2022

7 avril 2022

Conférence du 3 avril 2022 à Bourbon-Lancy

Bourbon-Lancy

Alain Boussuge sort la guerre de 1870 de l’oubli

Par Patrick BOYER (CLP) - Aujourd'hui à 18:28 - Temps de lecture : 2 min

  |    |  Vu 6 fois

 

Alain Boussuge est devenu un spécialiste de la guerre de 1870.  Photo JSL /Patrick BOYER

Bourbon-Lancy est l’une des neuf communes de Saône-et-Loire à posséder un monument aux morts en hommage aux combattants de la guerre de 1870. Dimanche après-midi, Alain Boussuge a animé une conférence sur ce que fut l’engagement dans le canton de Bourbon-Lancy. Aujourd’hui, la guerre de 1870 n’est plus commémorée. Ce fut une défaite qui mena, en quelques mois, à la chute du Second empire et à l’avènement de la Troisième république. Pourtant, historiquement, elle est importante puisqu’elle portait en elle les germes de la Première Guerre mondiale qui allait embraser le monde 44 ans plus tard.

123 soldats bourboniens presque tous faits prisonniers par les Prussiens

À l’époque, la conscription se faisait par tirage au sort. On avait une chance sur deux d’éviter le service militaire. Au début du conflit, en juillet 1870, ce sont 123 hommes du canton de Bourbon qui ont été directement mobilisés dans l’armée d’active. Envoyés au combat avec une préparation et un équipement assez sommaire et en tout cas sans commune mesure avec la rigueur militaire des troupes prussiennes, ils ont pratiquement tous été faits prisonniers lors de la capitulation de Metz.

Mais 120 autres, qui avaient dans un premier temps échappé à la conscription, ont été incorporés dans la garde nationale mobilisée. Parmi les officiers qui commandaient ces légions du département de Saône-et-Loire de ce corps d’armée, on retrouve Eugène Fornel, ancien officier de cavalerie et percepteur à Bourbon-Lancy, et Ferdinand Sarrien, qui à l’époque était encore avocat à Lyon. Eux aussi ont reçu un entraînement et un équipement assez sommaires, avant d’être engagés dans la défense d’Autun, puis à la bataille de Dijon en janvier 1871.

Une trentaine d’hommes meurent suite à la reprise du clos de Pouilly

Sarrien sera fait prisonnier lors de la perte du clos de Pouilly, mais les Bourboniens participeront à la défense de l’usine Bargy un peu plus au sud avec l’épisode de la prise du drapeau du 61e Poméranien. Ce drapeau restera en France et finira aux Invalides, parmi d’autres prises de guerre. En 1940, les nazis, maîtres de la capitale, vont le récupérer et on peut penser qu’il a disparu dans les ruines de Berlin en 1945.

Quelques jours plus tard les bourboniens participeront à la reprise, à la baïonnette, du clos de Pouilly, mais laisseront une trentaine d’hommes dans l’opération. Leur nom figure sur le monument aux morts place de la République, qui fut inauguré lors d’une grande cérémonie en 1904.

Pour en savoir plus sur cette période, Alain Boussuge vient de publier un livre intitulé Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871, disponible à l’office de tourisme ou à la librairie Lassot, rue du Docteur-Pain à Bourbon-Lancy.

 

2 avril 2022

La presse en parle

Article du Journal de Saône et Loire
édition Charolais – Brionnais, samedi 2 avril 2022

Bourbon-Lancy

Un livre sur ces hommes, oubliés de la guerre de 1870

L’auteur bourbonnien Alain Boussuge a remis officiellement lundi en mairie son ouvrage Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871 à Édith Gueugneau, maire de la commune. Il animera une conférence le 3 avril à l’Espace culturel de Saint-Léger à 15 heures.

Par Rémi LANGLOIS (CLP) - Hier à 19:17 - Temps de lecture : 3 min

  |    |  Vu 147 fois

Alain Boussuge remet officiellement son ouvrage à Édith Gueugneau.  Photo JSL /Rémi LANGLOIS

Homme aux multiples talents, Alain Boussuge n’a nul pareil pour raconter l’Histoire. Son travail assidu et passionné de plus de 6 ans a abouti à cette œuvre publiée en février 2022 : Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre de 1870-1871. Sa curiosité l’a incité à rechercher celle des victimes de la guerre oubliée de 1870-1871. C’est le point de départ de cet ouvrage qui met en lumière des hommes qui n’ont pas été récompensés de l’héroïsme dont ils ont fait preuve à Dijon, en 1871.

Il y a 151 ans, la France subissait une défaite militaire. Elle est oubliée de nos jours, sauf par les historiens. L’auteur replace dans les six mois du conflit les hommes du canton de Bourbon, mobilisés pour la guerre. Ils rejoignent leurs régiments qui capituleront à Sedan et Metz. Le Second Empire est vaincu en 32 jours. Le 4 septembre 1870, la France déchoit Napoléon III et instaure la République. À Bourbon, les élus sont remplacés par des républicains. La guerre se poursuit. À partir de l’automne, les hommes, pas encore mobilisés, sont appelés dans la garde nationale mobilisée de Saône-et-Loire pour renforcer l’armée. Ils combattent à Dijon, à la fin du mois de janvier 1871, huit jours avant l’Armistice.

81 victimes sur 89 identifiées

Après la guerre, vient le temps du deuil, de la reconstruction et de la mémoire. 86 hommes du canton de Bourbon sont morts ou ont été portés disparus. L’auteur en a identifié 81.

L’ouvrage analyse la position stratégique de la Bourgogne dans le conflit. Elle est le théâtre des dernières opérations militaires destinées à soutenir l’armée de l’Est de Bourbaki, en direction de Belfort. La reproduction de courriers, dépêches et proclamations place le lecteur au cœur des décisions politiques. Les mobilisés, les victimes et les médaillés, sortent de l’oubli.

Conférence d’Alain Boussuge le 3 avril à l’Espace culturel Saint-Léger à 15 heures. Livre broché de 606 pages, photos et cartes. Préface d’Édith Gueugneau, maire de Bourbon-Lancy. En vente à l’Office de tourisme, librairie Lassot, 25 €. Contact : boussuge.alain@orange.fr

 

Bourbon-Lancy - La mémoire subsiste grâce au monument aux morts

À Bourbon, la mémoire de cette guerre subsiste grâce au monument aux morts près de La Poste, érigé grâce à la volonté d’Eugène Alexandre Fornel, percepteur, ancien commandant des gardes nationaux mobilisés du département. Des scènes de guerre conservées au musée municipal Saint-Nazaire, peintes par Charles Claude Merlette, artiste peintre local.

Édith Gueugneau, auteure de la préface avec Alain Boussuge, confie. « 150 ans après, une période de l’Histoire de Bourbon-Lancy est mise en lumière. Elle nous replonge, hélas, au cœur d’une guerre qui a coûté la vie à 19 hommes de Bourbon et 65 des communes de l’ancien canton. Je sais gré à l’auteur d’avoir consacré du temps pour replacer l’histoire locale dans la marche de notre pays. Je lui témoigne ma reconnaissance pour ce livre inédit qui prendra place, j’en suis sûre, parmi ceux consacrés à l’Histoire de notre commune. »

 

17 mars 2022

Chapitre Suites politiques et mémoire de la guerre

Bilan de la guerre dans le canton de Bourbon-Lancy

Les noms de 57 victimes sont inscrits sur le monument aux morts cantonal. Mais après recherches, 29 autres victimes ont été recensées, portant le nombre total à 86. Victimes inscrites et non inscrites sur le monument aux morts, on dénombre 41 morts de l’armée active, 12 de la garde nationale mobile et 33 de la garde nationale mobilisée. Les premiers morts de la guerre sont des militaires : Denis Civet de Perrigny-sur-Loire, porté disparu à la bataille de Froeschwiller le 6 août 1870, Victor Jean-Louis Bertucat de Lesme, tué à Strasbourg le 16 août 1870 et François Piessat de Bourbon-Lancy, tué à la bataille de Gravelotte le 18 août 1870. La majorité des autres militaires sont morts des suites de leur blessure ou de maladie dans des hôpitaux situés à l’arrière des zones de combat. Six militaires sont morts à Metz, quatre à Paris, trois dans la Sarthe lors de la bataille du Mans. Six sont morts en captivité en Allemagne. Six sont portés disparus. Quatre gardes nationaux mobiles sont morts à Paris, les autres dans des hôpitaux de l’arrière. Les gardes nationaux mobilisés ont tous été tués ou portés disparus à la bataille de Dijon entre le 21 et le 23 janvier 1871. Les blessés et malades sont morts dans des hôpitaux de la région. Un soldat et un garde national mobilisé sont morts à l’hôpital de Bourbon-Lancy qui accueillait des blessés.

Les communes les plus affectées par la guerre sont Bourbon-Lancy :19 victimes et Cronat : 15 victimes. Gilly-sur-Loire et Maltat comptent chacune 9 victimes. Vitry-sur-Loire en compte 8, Chalmoux, 7, Saint-Aubin-sur-Loire, 4, Lesme, Mont, et Perrigny-sur-Loire, 2. On recense 4 victimes dans le canton sans commune de résidence connue et 5 victimes non-identifiées.

48 victimes ont entre 20 et 25 ans. 19 victimes ont entre 26 et 30 ans. 12 victimes ont plus de 30 ans.

Les professions n’étant pas systématiquement renseignées dans les documents, les victimes sont en majorité des agriculteurs ou des domestiques de ferme, au minimum une quinzaine. En raison des origines familiales le nombre doit être supérieur. Cinq artisans, cinq professionnels du bâtiment, un fonctionnaire, un clerc de notaire et un pharmacien sont morts à la guerre.

Les registres matricules n’étant pas tenus de manière rigoureuse, il n’a pas été aisé de recenser les prisonniers de guerre. Au moins treize hommes ont été détenus en Allemagne dont Jean-Marie Ferdinand Sarrien. Les prisonniers rentrent en France entre le printemps et le milieu de l’été 1871.

 

 

Effacement progressif de la mémoire de la guerre à Bourbon-Lancy

Le 14 juillet 1919 se déroule à Bourbon-Lancy « La Fête de la Victoire et de la Paix ». Une cérémonie a lieu au pied de la Croix du cimetière en l’honneur des soldats morts pendant la guerre. Les combattants de 1870 figurent dans le groupe rassemblé. Un cortège se forme ensuite pour se rendre au monument aux morts de 1870, qui sera fleuri. Le curé Martin, relate cette journée dans le Bulletin paroissial du 20 juillet 1919 : « Monsieur le colonel du Crest, au titre d’ancien combattant de 1870, nous redit, en un discours d’un souffle patriotique puissant, sa joie de la revanche, et la réussite, après la guerre, de refaire une France prospère autant qu’elle est glorieuse … ».

Le monument aux morts de 1870 servira de lieu de recueillement et d’hommage aux morts de la première guerre mondiale, jusqu’à l’inauguration du monument de « La Victoire ailée », érigé sur la place de l’Hôtel de Ville, en 1925. Comme dans toutes les communes, les vétérans de 70 vont disparaitre et être oubliés progressivement. La grande association des Vétérans ne sera pas en mesure d’accueillir les hommes meurtris de la première guerre mondiale qui créeront, à leur tour, leurs associations. Ils deviendront les anciens combattants.

Deux hommes ont incarné le souvenir et la mémoire de la guerre franco-allemande à Bourbon-Lancy : Eugène Alexandre Fornel et Charles Claude Merlette. Le premier, ancien officier des gardes nationaux mobilisés, a porté le projet d’édification d’un monument aux morts, le second, a voulu rendre hommage aux combattants par ses tableaux, en s’inspirant du courant des peintres militaires, dont les œuvres ont alimenté l’esprit de revanche. On ignore si un groupement de vétérans existait dans le canton. Eugène Alexandre Fornel a été le mentor des vétérans. Des hommes autour de lui ont peut-être cédé à la tentation de la revanche, mais la République s’est enracinée à Bourbon, en la personne de Jean-Marie Ferdinand Sarrien, qui fut élu départemental et national, reconduit aux élections à partir de 1876. Une autre mémoire a existé, celle des personnes qui ont vu les Uhlans venir patrouiller jusque sur les bords de la Loire, pour savoir si des troupes françaises de renfort n’étaient pas en formation pour se diriger vers l’est et à Dijon, à la fin de 1870. Dans le témoignage verbal de Messieurs Jacques Mitaine et Gilles Durand, j’ai entendu que leurs ancêtres avaient été frappés par la beauté et la qualité de leurs chevaux.

Les sépultures d’Eugène Alexandre Fornel et de Jean-Marie Ferdinand Sarrien se trouvent au cimetière de Bourbon-Lancy. Tous les 11 novembre, la municipalité fleurit le monument aux morts. Les drapeaux des anciens combattants rendent les honneurs. La médiathèque de la ville porte le nom de Pierre Perrault, qui fut une femme écrivain célèbre, de livres pour enfants. Elle écrivait sous un pseudonyme masculin. Sophie Victorine Perrault (1842-1929), de son vrai nom, était l’épouse d’Eugène Alexandre Fornel.

Trois noms, deux tombes, un monument, un bâtiment, sont les quelques fils qui relient Bourbon-Lancy à cette période.

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17 mars 2022

Chapitre La garde nationale mobilisée de Charolles au combat

Le manque de reconnaissance de l’engagement des mobilisés de Saône et Loire,

A la lecture des témoignages et des récits écrits par les membres de l’armée des Vosges, seules les troupes garibaldiennes se sont couvertes de gloire et ont opposé une résistance opiniâtre aux Prussiens. Ces documents ont contribué à forger la légende garibaldienne en France qui est encore vivace de nos jours. La raison de la quasi-ignorance des mobilisés et de ceux de Saône et Loire en particulier, repose sur les relations exécrables entre l’état-major de Garibaldi, notamment son chef d’état-major, le général Bordone et le général Pellissier, commandant des troupes cantonnées à Dijon. Le premier n’a de cesse de réclamer au gouvernement le commandement de toutes les troupes. Le second s’y oppose, s’appuyant sur le commandement qui lui a été confié. Une bataille se livre dans la coulisse entre l’administration de la guerre du gouvernement de la Défense nationale, incarnée par son délégué, Charles de Freycinet et les commandants d’unités ; les armes en sont les dépêches qui figurent généreusement dans les archives.

En pleine bataille Pellissier reçoit la dépêche suivante :

Bordeaux, le 22 janvier 1871, 9h40, matin

Guerre à général Pellissier, Dijon.

« On m’assure, que dans la journée d’hier, le rôle des mobilisés a été nul. Qu’est-ce que cela veut dire ? pense-t-on donc qu’on les a envoyés à Dijon pour se promener ? Je compte général, que, dans la journée d’aujourd’hui, cette tache, si elle existe, sera glorieusement lavée. Au surplus, traduisez en cour martiale les chefs qui ne voudraient pas marcher. Derrière des positions, tous mobilisés doivent se battre et tous fusils doivent tirer. »

C. de Freycinet

On peut comprendre l’émotion du général Pellissier, tant le vocabulaire utilisé est violent. Il demande des comptes à Garibaldi, qui ignore l’origine de cette dépêche. Il lui fait part de sa satisfaction de la tenue des mobilisés et dicte un télégramme de démenti à l’attention de Freycinet.

A 1h18, Pellissier écrit à de Freycinet en lui faisant part de son indignation et en qualifiant de calomniateur celui qui a dénigré les mobilisés. Il explique que les mobilisés ont tenu leur position toute la journée, se sont repliés en raison de la supériorité de l’adversaire et ont subi de sérieuses pertes, dont celle de l’ambulance d’Hauteville. Tous les mobilisés n’ont pas été attaqués, mais lorsque ce fut le cas, ils ont résisté. En revanche, les mobilisés de Haute-Savoie, cantonnés à Beaune, n’ont pas répondu à l’appel pour monter au feu et sont repartis à Mâcon. A 3h20 du soir, de Freycinet répondait :

« On m’apprend à l’instant que vos mobilisés ont été calomniés hier et qu’ils se sont, au contraire, vaillamment battus ; j’en suis extrêmement heureux et je m’empresse de vous en féliciter ».

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17 mars 2022

Chapitre La mobilisation des hommes du canton de Bourbon-Lancy

Le canton de Bourbon-Lancy avant la guerre

Peu avant la guerre, le canton de Bourbon-Lancy est peuplé de 10 288 habitants. Le chef-lieu, Bourbon-Lancy, compte 3 222 habitants. 58% de la population des dix communes du canton sont éparses. 70 à 80% de la population de Gilly-sur-Loire, Lesme, Maltat, Mont et Perrigny-sur-Loire sont éparses (source : recensement de la population de 1866).
L’activité économique est largement agricole. Emile Puzenat n’a pas encore développé son industrie de machines et engins agricoles. Des activités industrielles existent dans les cantons voisins de Digoin et Gueugnon, une faïencerie et une forge. Plus éloignés du canton, des mines de charbon sont exploitées à Blanzy et Montceau-les-Mines, du schiste bitumineux est extrait dans la région d’Autun. L’activité industrielle principale du département est celle de l’aciérie Schneider, du Creusot.

Les maires, le député et le conseiller général du canton sont des notables, propriétaires terriens, rentiers, professions libérales. Jusqu’en 1863, le canton de Bourbon-Lancy fait partie de la 2ème circonscription de Saône et Loire dont le député est Eugène Schneider. Il est ensuite rattaché à la 5ème circonscription dont le maire de Paray-le-Monial, Hyacinthe Maublanc de Chizeuil, ancien militaire, est le député de 1863 à 1869. Il est légitimiste. Aux élections législatives de 1869, les dernières du Second Empire, la circonscription revient à Albert Auguste Huet, avocat, ancien maire de Perrigny-sur-Loire, de 1861 à 1863. Il siège au centre droit. En 1870, Huet remplace au Conseil général, Louis Pinot, maire de Bourbon-Lancy. Les élections municipales avaient eu lieu en 1865. Lorsque la guerre est déclarée en juillet, le scrutin, prévu l’année même, ne s’est pas encore tenu. Il se déroule les 6 et 7 août. Le conseil municipal de Bourbon-Lancy s’installe le 2 septembre, alors que la défaite de Sedan vient de se produire. Est-elle connue à Bourbon et en Saône et Loire ? On peut en douter.

La Garde nationale mobilisée de Saône et Loire

Le 29 septembre 1870, le gouvernement décrète une nouvelle mobilisation. Les préfets sont chargés d’organiser immédiatement en compagnies de Gardes nationaux mobilisés, tous les Français de 21 à 40 ans, non mariés ou veufs sans enfants. Les compagnies pourront être mises à la disposition du ministre de la Guerre. Le 11 octobre, les conditions d’organisation sont précisées. Chaque maire procédera à la division de la Garde en compagnies. Chaque compagnie comptera 100 à 250 hommes. Lorsqu’une commune ne pourra pas fournir cet effectif, il lui sera adjoint une ou plusieurs communes pour l’atteindre. Il y aura un bataillon par canton, formé de quatre compagnies au moins et de dix au plus. La réunion des bataillons cantonaux dans le même arrondissement formera une légion, commandée par un lieutenant-colonel ou un colonel. La réunion des légions formera une brigade qui prend le nom du département, sous les ordres d’un commandant supérieur. Les autres grades sont donnés à l’élection dans les deux jours suivant la formation des compagnies.

Le 2 novembre 1870, considérant que la Patrie est en danger, que tous ses citoyens se doivent à son salut, le gouvernement mobilise tous les hommes valides de 21 à 40 ans, mariés ou veufs avec enfants. Ils seront mis à la disposition du ministre de la Guerre.
Le 30 novembre 1870, Adolphe Victor Pellissier, chef d’escadron d’artillerie en retraite, commandant le 1er bataillon de la garde nationale de Mâcon, puis la 4ème légion de la garde nationale mobilisée, est nommé général de brigade, commandant supérieur de la Garde nationale mobilisée de Saône et Loire.

Le dépôt de la garde mobilisée est à Mâcon. Elle est organisée en un état-major de dix officiers autour du général Pellissier. Les 1er et 2ème bataillons constituent une brigade, commandée par le lieutenant-colonel Cornille de la 2ème légion de Chalon, faisant fonctions de général de brigade. Les 3ème et 4ème bataillons constituent une autre brigade, commandée par le lieutenant-colonel Fornel de la 3ème légion de Charolles, faisant fonctions de général de brigade. La Saône et Loire compte quatre légions :

1ère légion d’Autun, commandée par le lieutenant-colonel Pelletier, 2ème légion de Chalon-sur-Saône, commandée par le lieutenant-colonel Cornille, 3ème légion de Charolles, commandée par le lieutenant-colonel Fornel, 4ème légion de Mâcon et Louhans, commandée par le lieutenant-colonel Landremont L’arrondissement de Louhans ne peut pas mettre sur pied une légion, en raison d’un nombre insuffisant d’hommes ; il est incorporé dans celui de Mâcon
Les légions comptent 8 900 hommes.

Le 11 novembre le comité de défense du département envoie Pellissier dans la région de Paray-le-Monial, pour choisir un terrain pour y créer un camp d’entrainement des mobilisés. Son choix se porte sur un emplacement situé entre Paray et Digoin, sur la rive droite de la Bourbince, à quatre kilomètres environ de la ville, dans un endroit appelé Vernisse. Les parcelles de ce lieu se trouvent proches de Saint-Léger-lès-Paray, entre la rivière et la route allant à Neuzy. Le terrain sablonneux est en friche, légèrement incliné vers la rivière sur une longueur de deux kilomètres. On pourra y manœuvrer immédiatement. Pas plus d’un bataillon y séjournera ; les hommes construiront eux-mêmes des gourbis et des baraques pour s’y loger. Le Haut et le Bas de Vernisse existent encore aujourd’hui sur le territoire de l’ancienne commune de Vigny, non loin de Saint-Léger-lès-Paray, proche de la Bourbince. Ces lieux-dits semblent correspondre car aucun lieu Vernisse ne se trouve sur la commune de Paray. Pourtant la dénomination dans les documents consultés, le camp est dénommé, camp de Paray.
Chaque commune de Saône et Loire s’est acquittée de la somme de 1 904, 90 francs pour la mobilisation du premier ban de la garde nationale sédentaire. Conformément au décret du 29 septembre 1870 créant la garde nationale mobilisée chaque commune finance son équipement et sa solde.

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17 mars 2022

Chapitre La paix dans la douleur

Le retour d’Allemagne des prisonniers de guerre

En six mois de guerre environ, 481 638 hommes ont été faits prisonniers. A titre de comparaison, pendant les cinquante-quatre mois de la Grande Guerre, les Allemands ont capturé 535 411 Français. Le rapprochement entre les deux conflits, traduit l’ampleur du désastre militaire français de 1870, 1871. Les historiens se penchent peu sur les prisonniers de guerre. Les chiffres avancés ne sont pas tous fiables en raison de la manière dont les unités, bousculées sur le champ de bataille, ont pu comptabiliser les pertes et les faire remonter vers le ministère de la Guerre. Le prisonnier fait l’objet d’a priori. A-t-il été est un mauvais soldat, un peureux ou un traître ? De nombreux témoignages ont fait état de fuites et débandades parfois inexplicables mais aussi des rapports de force défavorables aux soldats français, qui ont combattu jusqu’à l’extrême limite. Un grand nombre d’hommes de troupes et surtout les gardes mobiles, étaient peu formés et mal armés pour faire face aux soldats allemands. L’armée ennemie et les autorités prussiennes et allemandes ont été prises au dépourvu pour faire face à l’afflux de prisonniers. Dès le début de la guerre, en août 1870, les combats de Wissembourg et Woerth-Froeschwiller, coûtent à la France, 9 700 à 10 000 prisonniers. 17 000 sont capturés lors de la capitulation de Strasbourg le 28 septembre. Les capitulations de Sedan et Metz, envoient en Allemagne 246 000 hommes. Napoléon III, Mac Mahon, Bazaine, Canrobert, Le Bœuf, Frossard sont prisonniers. D’autres généraux et des officiers, ont été capturés. La détention en pays ennemi est encore très codifiée. Les officiers logent en ville, peuvent se déplacer, à condition de s’être engagés, en signant le revers, à ne pas s’évader pour reprendre le combat et rester neutres jusqu’à la fin de la guerre. Ils touchent un pécule. Les généraux Clinchant, Ducrot, Cambriels et Barral s’évaderont et reprendront un commandement. Les sous-officiers sont dans une sorte de semi-liberté. Les hommes de troupes sont entassés dans des casernes, des forteresses et des camps bâtis à la hâte, où les règles d’hygiène laissent à désirer tout comme l’alimentation. Certains sont obligés de travailler pour subvenir à leurs besoins. Les prisonniers sont répartis dans différentes régions d’Allemagne, les plus éloignés de la France se trouvent en Prusse orientale, en Silésie, le long de la mer Baltique. D’autres en Bavière et Rhénanie.

L’improvisation, le nombre d’hommes capturés et l’hiver rigoureux, caractérisent la captivité des Français. En raison de la masse de prisonniers, le traité préliminaire de paix et le traité de Francfort ont fait l’objet de négociations particulières pour régler la question. La France doit fournir des trains aux autorités allemandes pour organiser le rapatriement. Entre la conclusion de l’armistice et de la paix, les prisonniers sont libres de revenir par leurs propres moyens. Ce n’est pas le plus grand nombre qui rentre en France. Les officiers sont privilégiés pour le faire. Le retour des soldats demande la mise en œuvre de moyens de transport par les deux pays. Côté allemand, pour éviter le chassé-croisé du retour des troupes et le rapatriement des prisonniers français, Bismarck fait envoyer une partie de ces derniers dans les ports de Brême, Bremerhaven et Hambourg. Le gouvernement français a affrété des navires pour les rapatrier. 27 000 hommes débarqueront à Dunkerque, Le Havre, Cherbourg et Brest. Du matériel roulant va être utilisé pour transporter le plus grand nombre de prisonniers. Entre la fin du mois de mars et le 24 avril 1871, 270 000 soldats rentrent en France en convoi, 25 000 isolément. Les trains sont dirigés sur des gares de rapatriement : Charleville, Lunéville, Vesoul, Besançon. Les retours reprennent après la signature du traité de Francfort. Le 10 mai, 138 000 prisonniers de guerre se trouvent encore en Allemagne. Le rapatriement s’achève le 16 août. Restent prisonniers en Allemagne, les soldats classés droit commun en raison des actes qu’ils ont commis. Ils rentreront en France, plusieurs mois après.

Une fois revenus en France, les militaires seront démobilisés ou réaffectés dans leur régiment s’ils n’avaient pas terminé leur service militaire. Ces unités seront en partie utilisées pour réprimer la Commune de Paris.

On admet que 18 000 prisonniers sont morts en Allemagne.

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17 mars 2022

Chapitre La guerre à l’est

Après la bataille de Nuits du 18 décembre 1870

La division Crémer se reforme à Beaune dans la nuit du 18 au 19 décembre. Elle y est rejointe par les troupes de Ricciotti Garibaldi et quatre bataillons de la garde nationale mobilisée de Saône et Loire, envoyés par le général Pellissier (1 bataillon de la 1ère légion d’Autun, 3 de la 4ème légion de Louhans). Des unités des brigades Menotti Garibaldi et Bossack-Haucke sont annoncées. Le 19, Crémer se porte à Chagny avec la plus grande partie de sa division, tandis que les Garibaldiens retournent à Autun. Le même jour von Werder fait évacuer Nuits par les Badois pour les rapatrier à Dijon. A Chagny, le général Crémer trouve rassemblée une brigade de 6 000 hommes venant de Lyon, commandée par le colonel Bousquet. Il réorganise ses troupes pour préparer de nouvelles offensives. Des reconnaissances sont lancées en avant de Beaune, signalant l’absence d’ennemis. Gambetta lui adresse alors une dépêche lui intimant l’ordre de tenir sa position. « C’est une position indispensable pour les mouvements ultérieurs qui peuvent être décidés ». Il était hors de question de dévoiler à l’ennemi de quelconques mouvements et préparatifs. A partir du 22, Beaune voit converger les différentes unités de la division Crémer. La formation du 24ème corps d’armée à Lyon avait été décidée, tout se préparait en vue de l’arrivée de l’armée commandée par le général Bourbaki.

Garibaldi et l’armée des Vosges n’ayant pas répondu aux sollicitations pour couvrir le flanc gauche de l’armée de l’Est, la division Crémer se substitue à elle pour occuper Dijon à partir du 31 décembre. Il a auparavant réorganisé sa division à Beaune. Les deux légions du Rhône de la 2° brigade sont remplacées par les 83ème et 86ème régiments de Mobiles. Le 3 janvier, les légions de mobilisés de Saône et Loire du général Pellissier rejoignent les forces de Crémer à Dijon. Pellissier est nommé commandant de la place.

La campagne de Bourgogne n’est pas infructueuse car le grand quartier général allemand s’inquiète de la présence de troupes actives autour de Dijon. Les offensives badoises et prussiennes du XIV° corps n’ont pas réussi à les détruire. L’arrivée du général Crémer dans la région a permis de redonner de l’espoir aux troupes et au gouvernement. Sa reprise en main des unités a permis d’obtenir des résultats. Ses victoires locales n’ont cependant pas eu d’effet stratégique. Les Allemands ne se sont pas retirés de la région. Les opérations conduites en principe en liaison les unes avec les autres (Armée des Vosges et division Crémer) n’ont pas été coordonnées et n’ont pas permis de libérer Dijon ni de lancer une offensive vers les Vosges et Belfort. La coexistence de plusieurs armées et places fortes aurait dû faire réagir le gouvernement en prévision de la nouvelle campagne qui se préparait. Mais contraindre Garibaldi, semblait être un tabou auquel il ne voulait pas s’attaquer, tant la croyance dans son aura était ancrée dans les esprits. Cette erreur d’appréciation se renouvellera et sera en partie responsable de l’échec de la campagne de l’armée de l’Est.

La suite de la guerre en Bourgogne est développée dans le chapitre « Le canton de Bourbon-Lancy dans la guerre ».

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17 mars 2022

Chapitre Le gouvernement de la Défense nationale poursuit la guerre

L’entrevue de Ferrières, tentative d’armistice

Jules Favre, décide de contacter le chancelier Bismarck, pour discuter des conditions d’un armistice. Les deux hommes se rencontrent les 19 et 20 septembre à Ferrières, à l’est de Paris. D’un côté, l’avocat républicain, imprégné des vertus républicaines. Il est le tenant de la paix entre deux peuples qui devraient se rejoindre plutôt que s’affronter. Il croit à l’évolution des sociétés qui n’approuveraient plus les guerres d’annexion de territoires contre la volonté de leurs habitants. De l’autre, un chancelier, homme d’état accompli, qui s’appuie sur les lois de la guerre immuables. Le vainqueur doit se dédommager des sacrifices consentis, y compris par l’annexion de territoires, pour garantir sa sécurité, face à un pays vaincu, pouvant être désireux de revanche. Ces entretiens auront le mérite de connaître les intentions de la Prusse et ses alliés : se protéger de la France par un glacis de territoires constitués de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine et se faire dédommager financièrement pour compenser l’effort de guerre fait par son pays. Ces entretiens révèlent que les membres du gouvernement de la France n’avaient aucune vision sur l’issue de la guerre, croyant encore que la levée en masse des citoyens provoquera le choc psychologique nécessaire pour s’opposer à un envahisseur. Deux interlocuteurs au profil et au caractère différents se font face pour discuter d’un projet d’armistice. Jules Favre, se présente comme un homme de bonne volonté, idéaliste, n’ayant pas vraiment de plan pour aborder la discussion. Il passera à la postérité comme ayant été un amateur, n’ayant obtenu aucun résultat pour mettre un terme à la guerre. Bismarck, affiche sa fermeté, son réalisme, son inflexibilité dans le dialogue, au fur et à mesure des défaites françaises. Il est à peu près sûr que la France sera vaincue et qu’elle ne pourra pas s’opposer à son projet : l’Allemagne unifiée dans un empire, consacrant la puissance de la Prusse.

 Organiser la défense et reconstituer une armée

Imprégné de l’esprit de 1792, les gouvernants de la France se lancent dans une politique militaire basée sur le patriotisme de la population dont l’animation sera confiée aux nouveaux préfets républicains nommés par le gouvernement et à d’autres fonctionnaires, équivalents des représentants en mission de la Convention, pendant la Révolution française. Les départements doivent constituer des comités de défense qui prendront des mesures pour arrêter la marche de l’ennemi afin de préserver le département de l’invasion. Toutes les ressources matérielles et humaines locales seront mobilisées autour des gardes nationales mobiles et sédentaires. L’arrivée de civils sans compétences militaires particulières va être source d’opposition ou de conflit avec les officiers des subdivisions militaires. L’activisme de certains préfets et la demande d’élus patriotes, égoïstes ou paniqués, conduit à la démultiplication des comités de défense au niveau des arrondissements des départements. Si ces comités doivent mobiliser des hommes, organiser des systèmes de défense et fortifications, il leur faut également se préoccuper d’approvisionnements, d’équipements et d’armement. Peu ou prou, cette vision de la guerre, conduit au chacun pour soi sur son territoire, à la dispersion des moyens, avec des initiatives heureuses ou malheureuses, freinant l’organisation et la mise sur pied d’une nouvelle armée.
Faire lever le siège de Paris est l’obsession du gouvernement et de sa délégation de Tours, au détriment souvent des autres terrains opérationnels de la guerre.

 Il n’y a plus d’armée pour s’opposer à la progression allemande sur le territoire.

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